4 janvier 2006

Récit épisodique 2

Merci à tous pour le support et les commentaires par mail/blog/en live, ça m'encourage à continuer dans cette voie. Voici le tant attendu deuxième épisode...

Episode 2
- L'inconnu et l'inconscience…
A la lecture du message, Yann
perçoit le mot « mort » comme un cataclysme. Ce mot résonne et se répercute dans
la totalité de sa boîte crânienne, un mouvement fictif amplifié par l’état dans
lequel les folies de la soirée d’hier l’avaient laissé. La limite avait cette
fois été atteinte, il était coupable d’une chose grave sans que sa conscience
n’ait eu l’occasion de s’en imprégner. Manu n’est pas du genre à plaisanter,
surtout ces derniers temps. Ce dernier venait de perdre bêtement son travail et
bien que tout le monde le rassure constamment en ce qui concerne ses capacités,
il n’arrive pas à retrouver au plus profond de lui-même son estime.

Appeler le destinateur du message ?

Oui Non


L’appui sur une touche de son téléphone
allait tout déterminer, bien que ce soit le seul moyen d’y voir clair, il
hésitait à franchir le pas. Dans certains cas, il vaut mieux avancer les yeux
fermés. Dans ce cas-ci, si ses yeux ne s’ouvraient pas sur la vérité, il ne
pourrait peut-être pas la gérer lorsque celle-ci s’imposerait à lui.

Une
tonalité, deux tonalités…
- « Allô ? C’est toi ? Tu es enfin réveillé… »

La voix de Manu est morne, impossible d’en définir le ton, il pouvait
être fâché ou fatigué mais, et ça ne le rassure qu’en partie, en aucun cas
paniqué.
- « Oui c’est moi, qu’est-ce que c’est que cette blague ? »
- «
Dehors, je t’attends dans la voiture. »
- « …Ok. »

Il raccroche le
téléphone et retourne au salon. Cette pièce est toujours sombre, le volet fermé,
uniquement illuminée par la porte de la chambre restée entrouverte. Il allume,
jette un regard autour de lui, ses chaussures sont à leur place habituelle, il
les empoigne et observe leur état avant de les enfiler : boueuses à souhaits
comme si il s’était promené dans les bois ou sur un chantier.
Il ferme la
porte et descend les escaliers avec hâte, il n’habite qu’au premier.
Arrivé
en bas, à travers la porte en verre, il remarque la vieille Ford brune de Manu
garée de l’autre côté de la rue, le côté « vintage » de cette voiture, comme il
en parlait, lui a toujours plu. Il peut également apercevoir la silhouette de
Manu en train de fumer une cigarette, l’autre main sur le volant. Yann traverse,
ouvre la portière et s’assied sur le siège en cuir beige destiné au passager. La
fermeté du siège qu’il reprochait souvent à Manu était ici loin de ses pensées.
- « Je stresse là, explique-moi tout. », dit Yann en se rongeant
nerveusement les ongles et en fixant la route devant lui, en aucun cas il
n’aurait pu regarder Manu dans les yeux à ce moment.
- « Chut… attends,
encore quelques secondes. »
Le téléphone portable de Manu se met à sonner,
ce dernier décroche, Yann se tourne vers lui, quasiment dans un sursaut :
-
« Oui, il est à mes côtés, et après ? », répond Manu à une phrase hélas
inaudible pour son passager.
Il raccroche et démarre le moteur.
- « Si
au moins tu m’expliquais, qui est mort et où va-t-on ? »
- « Tu te souviens
de Anita Hey ? »
- « Le morceau que nous avions composés avec le
rappeur africain ? »
- « K-Min oui, il est mort. »
La voiture démarre
pour s’arrêter quelques mètres plus loin, à un feu de signalisation venant de
passer au rouge.
- « Attends, K-Min est mort ? Quel rapport avec moi, le
morceau et la soirée d’hier ? »
- « Hier, nous étions avec Evy et ses amies
au Factory, K-Min est arrivé peu après. »
- « K-Min était là ? Ca fait un an
qu’on ne l’avait plus vu… »
- « T’étais déjà dans un sale état. Le gros
désavantage quand on fête son nouveau boulot, ce sont les verres qu’on ne peut
pas refuser… Bref, tu t’es mis à chanter dés que tu l’as vu,
en souvenir du
bon vieux temps comme tu n’arrêtais pas de le répéter.»
- « Oui,
possible… Et ?»
- « Et peu après, il y a un autre gars qui est venu, un
inconnu un peu plus âgé que nous, la trentaine je dirais. Il t’a offert des
verres et t’a pris à part pour te parler, j’ai cru comprendre qu’il
s’intéressait de très près à cette chanson : Anita Hey, il te posait
des questions sur les paroles que tu venais de prononcer mais tu n’étais pas
vraiment capable d’y répondre. »
- « Attends, à quoi il ressemblait ? »
- « Cheveux foncés, courts, maigre, de taille moyenne, impossible à définir
mais son visage était particulier, je pourrais le reconnaître. »
- « Pas
très précis, je ne vois vraiment pas, ça pourrait être n’importe qui... »
La
voiture redémarre.
- « K-Min est parti à ce moment, sans dire au revoir. Tu
es resté une vingtaine de minutes avec lui et puis vous êtes sortis. J’ai voulu
me joindre à vous avant votre départ mais je pensais que tu le connaissais
peut-être. Je vous ai quand même suivi car je ne savais pas du tout qui c’était
et toi tu n’avais déjà plus de bonnes capacités de jugement... Tu t’es arrêté un
peu plus loin pour vomir, tu es resté appuyé contre le mur quand une femme et un
homme plus âgés sont venus s’ajouter, j’ai clairement entendu qu’il les
présentait comme des amis. »
- « Attends, c’est eux qui ont tué K-Min ? Ils
m’en voulaient à moi aussi ? »
Un autre feu de signalisation passe au rouge
quelques mètres plus loin, obligeant de nouveau Manu à s’arrêter.
- «
Possible, c’est là que je me suis décidé à intervenir. J’ai fait semblant de
rien, je me suis approché et j’ai fait mine de t’avoir reconnu. A ce moment, ils
ont sorti un truc, ça ne ressemblait pas à une arme, c’était plutôt un truc
électronique ou médical, je t’ai attrapé par le poignet et j’ai couru, tu as
couru derrière-moi comme tu le pouvais mais tu étais plus un poids qu’autre
chose, tu as failli tomber plusieurs fois, tu t’accrochais aux murs...
Heureusement, ils ne nous ont pas suivi, j’ai juste entendu la femme dire : Laisse, c’est-lui. Je ne sais pas comment l’interpréter, je dois être
également mouillé dans cette histoire, peut-être que tout le groupe l’est ; j’ai
imaginé des tas de choses, je n’ai pas dormi cette nuit… Bref, on a coupé par
l’immeuble en construction juste à côté et on a fini au fond du café en face de
chez moi, j’étais stressé, je tremblais. Toi tu ne te rendais compte de rien et
tu as continué de boire. Puis, il y a eu cette fille… »
A ce moment, Manu
s’arrêta net, il fixait le rétroviseur intérieur de sa voiture et des perles de
sueur commençaient à suinter sur son front, il se tourne vers Yann et lui
annonce : « C’est lui, le gars qui t’a emmené dehors, juste derrière nous ! ».
Yann se retourne, demande à Manu : « Tu es sûr ? Son visage ne me dit
vraiment rien. ».
A ce moment, l’inconnu entame une manœuvre pour se placer
à leur gauche, devant le feu de signalisation. Une belle voiture grise,
apparemment neuve dont la vitre droite était baissée. Les 2 passagers de la
vieille Ford se tournent tous les deux vers lui, inquiets, ne sachant que faire.
Cet inconnu, avec un grand sourire, leur demande au moyen d’un geste de baisser
la vitre de leur voiture à leur tour.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

ahhhhhhhhh ca s'arrete tjs au moment ou on veut connaitre plus!!Oui moi je veux connaitre plus

Wivine a dit…

Bon, vite la suite. C'est pire que lost non di dju !