1 janvier 2006

Récit épisodique

J'ai enfin sauté le pas, voici le premier épisode d'un récit sur lequel je vais travailler pendant des mois voire des années. Je n'en dis pas plus, je vous laisse constater, critiquer, poser des questions, votre "feedback" est le bienvenu !

Episode 1 - Une chambre, un lit, un homme…

Nous sommes dans une chambre presque vide mais le peu d’objets présents
sont désordonnés : des vêtements par terre et le tapis de sol en boule en sont
les éléments les plus notables. La lumière éclatante du jour traverse des
rideaux blancs légèrement mus par un vent faible pénétrant par le haut de la
fenêtre. La lumière, au travers de ces rideaux, se pâlit. Cela donne une
impression presque irréelle, un halo de lumière blanche qui vient s’ajouter à la
pâleur des murs saumon, de la porte grise et du carrelage blanc.

A
gauche de la porte, un matelas est posé directement sur sol. Les draps blancs
sont rassemblés d’un seul côté de ce « lit », pour cause, un homme est couché
dessous, la tête orientée vers la fenêtre et proche d’objets positionnés de
manière moins chaotique qui, dans une chambre normale, seraient disposés sur une
table de nuit.

Une lumière blanchâtre traverse ses yeux qui viennent de
s’ouvrir, il aperçoit dans l’image floue qui parvient à ses yeux des rideaux
blancs familiers. Il bouge les yeux afin de scruter les alentours, ne voit
toujours pas exactement quels sont les objets qui l’entourent mais reconnaît les
couleurs de sa propre chambre… Et ça le rassure ! Il se dit : « Je suis vivant,
chez moi, dans mon lit… ».

Après le réveil vient la conscience. La
conscience de la fatigue, de l’horrible mal de tête qui le fait souffrir, de la
vision qui est toujours floue… Tiens justement, il tend péniblement le bras vers
les objets disposés à ses côtés, à tâtons, il attrape une paire de lunettes
qu’il s’empresse d’enfiler, il se remet sur le dos et relève la tête.

Le
mal de tête augmente, il fixe du regard une esquisse représentant une montagne
et un village oriental, seule décoration ornant les murs fades. Sa vision se
déforme légèrement, une sorte de double image se découpe vers le haut et vers le
bas puis se refocalise correctement. Il a la tête qui tourne, le résultat de la
soirée précédente qui aurait pu lui réserver une autre issue et dont il essayait
en vain de se rappeler les évènements. Il jette un œil autour de lui, rassemble
ses vêtements et remarque des chaussures à hauts talons et des bas nylons. Il
ignore comment elles ont atterri là mais se souvient précisément de qui les
portait la veille. A ce moment, on entend frotter les pieds d’une chaise dans la
pièce voisine, puis on entend faiblement des pas de pieds nus sur le carrelage
qui se rapprochent. La porte s’ouvre, il se tourne vers elle et aperçoit, vu sa
hauteur, un pied féminin pénétrer dans la chambre, il lève les yeux et aperçoit
la propriétaire des chaussures, habillée comme la veille, qui avec un sourire
radieux sur un visage magnifique s’adresse à lui.

- « Bonjour toi, ça va
mieux ? »

Il reste admiratif le regard fixé sur la poitrine très jolie à
contempler, puis descend vers les jambes fines et prend un temps avant de lui
répondre, sans vraiment savoir ce qui s’était passé entre eux, pourquoi elle
était là…

- « Je ne pense pas que ce soit possible d’être dans un état
pire que celui dans lequel je suis actuellement. »

Il se recouche,
tourne la tête vers les beaux pieds nus auprès de lui, elle s’accroupit afin de
continuer la discussion.

- « Tu veux que je t’amène quelque chose ? Une
aspirine ou un autre médicament ? »
- « Non, ça ne sert à rien dans ce
cas-ci, c’est très désagréable mais il n’y a rien d’autre à faire que de laisser
passer. »
- « Ok… Je vais te laisser, de rien. »
- « De rien ? »
Le
sourire s’est transformé peu à peu en regard de déception, elle se relève, fait
le tour du lit pour récupérer ses bas et ses chaussures, elle enfile ces
dernières, garde les bas en main et retourne vers la porte.
- « De rien,
c’était en réponse au merci que j’attendais de toi, quand tu t’es retrouvé seul
et que tu n’étais plus en état de rentrer chez toi, que je me suis proposée vu
que rien ni personne ne m’attendait à la maison, que j’ai subi tes arrêts pour
vomir, tes cris, tes réflexions… »
- « Euh…Désolé, mais je ne me rappelle
pas de grand-chose de la soirée, ça va me revenir, reste qu’on en discute s’il
te plaît. »
- « Non, je ne reste pas ici, j’ai des gens à voir, des choses à
faire… Bye. Pas besoin de me raccompagner. »
Il n’était pas vraiment en
mesure de réfléchir, toutes les idées se mélangeaient dans sa tête, la seule
phrase qu’il arrive à faire sortir de sa bouche est :
- « Dis-moi… On a
couché ensemble ? »
- « Tu n’as qu’à deviner… En même temps, tu aurais
plutôt intérêt à attacher de l’importance à l’autre évènement majeur de la
soirée car celui-là au moins risque d’avoir des répercussions sur ton avenir… »
Elle sort de la pièce, referme la porte. Il la retient avec sa main pour
qu’elle reste entrouverte et hausse le ton.
- « Eh, attends, de quoi tu
parles ? Reste ici et explique ! »
Elle s’éloigne et crie : « Tu le sauras
assez tôt, bon courage ! »
On entend la porte qui mène à l’extérieur de
l’appartement se refermer. Il se lève péniblement, ouvre la porte, traverse le
salon lentement en titubant et se cogne la jambe contre un meuble. Il se tient
la jambe endolorie, la frotte pour faire circuler le sang, fais quelques pas à
cloche-pied avec hâte, ouvre la porte de son appartement, passe la tête dans le
couloir et regarde des deux côtés, le couloir est vide, elle est déjà partie…

Il retourne dans sa chambre, s’assied sur le matelas, empoigne ses
vêtements, enfile son t-shirt, son pull puis son pantalon et enfin ses
chaussettes. Il reste là un moment, fouille ses poches à la recherche d’un
mouchoir et en ressort un bout de papier sur lequel figure un nom et un numéro
de téléphone portable : Anne-Marie 0465/81 62 93.
- « C’est peut-être le
sien… »
Il continue à fouiller, trouve le mouchoir dans une poche et son
téléphone portable dans l’autre, ce dernier est éteint, il l’allume, entre son
code PIN et en profite pour regarder l’heure, il est 13h40. Peu après l’allumage
de son téléphone, il est averti par une sonnerie qu’il vient de recevoir un
message texte. Il consulte ce message qui provient de Manu, un des amis avec qui
il était la veille : « Tél moi, prob d’hier aggravé durant la nuit, 1 mort !
».

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ca sent l'vécu lol. J'aime bcp. Vivement la suite.

Anonyme a dit…

oui on veut la suite......
J'ai hâte de voir la suite c'est tres bien digne d'un grand écrivain!!
On a envie de savoir la suite