19 décembre 2007

De qui se moque-t-on ?

Un "coup de gueule" sur la grosse industrie du film actuelle qui de fil en aiguille devient plus un snack qu'un restaurant pour l'esprit.

Et pour cause : Pour eux, les gens sont débiles. Leur nivellement par le bas intellectuellement parlant faussement caché derrière une appellation dite "tout public" ou "film pour toute la famille" rend le cinéma d'aujourd'hui encore moins prenant qu'une page de pub sur RTL-TVI...

Qu'est-ce qui est à l'origine de mon coup de gueule, et pourquoi vous devriez vous-même voir le cinéma sous un autre angle ?

Beaucoup de choses entrent en jeu :

- Les fonds sont très souvent insuffisants voire non accordés pour les nouveaux réalisateurs de talent, peu de films originaux sortent pour la fausse assomption que " Si le spectateur n'est pas en terrain connu, il n'appréciera pas (sous-entendu que le film ne fera pas vendre)". A côté de ça, ils sortent des comédies, des films d'action qui ne sortent pas d'un certain canevas et qui d'un film à l'autre possèdent une intrigue et des évènements similaires. Ce qui fait vendre actuellement, c'est le conflit d'une ampleur mondiale, les jeux de mots, la vie de famille bien pépère du début de film qui soudain se retrouve menacée etc... La même merde réchauffée depuis une bonne décennie.

- Leur lutte impitoyable (et futile) contre le piratage. Le piratage n'est pas le problème, le problème provient d'eux et seulement d'eux. Plutôt que d'adopter des mesures logiques et permettant d'améliorer sensiblement la diffusion des films via Internet pour que l'utilisateur puisse accéder en un clic et sans attendre à ce qu'il veut voir, on se retrouve avec un conflit d'intérêt d'une part culturel et de l'autre monétaire, chacun rejetant la faute sur l'autre de ma baisse des revenus et donc de la baisse des bons films, de la hausse du prix du cinéma (un cinéma revient, nourriture et boisson comprise à plus ou moins le prix d'un nouveau DVD par personne). Ils s'entêtent à faire payer plus et cela pousse de plus en plus de gens à procéder à des moyens détournés pour voir leurs films. Au final, qui sont les dernières personnes à aller au cinéma ? Les pigeons... Le grand écran n'est pas une excuse, lui même est un leurre car on peut regarder un film dans de bien meilleures conditions chez soi aujourd'hui.

- Leur faux intérêt pour les dernières technologies comme par exemple la haute définition. Loin d'eux l'idée de promouvoir le moyen de rendre l'expérience multimédia plus profitable à l'utilisateur, si ils misent de l'argent sur un format haute définition, c'est pour que le profit arrive directement dans leurs poches : les gens sont ralentis par la masse de gigas et le coût du stockage, donc cela fait plus de ventes, ils vont pouvoir vendre des films peu vendus ou anciennement invendables à la masse de personnes qui ont les yeux qui brillent devant la haute-définition en utilisant des procédés informatiques simples et peu coûteux pour réestampiller les films avec un logo HD. Le pire dans l'histoire est qu'il est possible que le plus mauvais des supports HD disponible actuellement gagne la guerre : J'ai nommé le Blu-Ray, faible tentative de Sony d'imposer un standard dont seul lui possède les droits, affirmant des chiffres plus gros que la concurrence mais sans prendre en compte l'utilisateur final qui devra débourser plus d'argent pour ce format, y compris si il désire utiliser ce format à des fins de stockage personnel.

- L'arnaque permanente à la bande annonce, la plupart des films des grands studios hollywoodiens ont leur intérêt compressé dans une bande annonce de moins de deux minutes. Et il est très possible de pouvoir imaginer le reste du film à partir de cette bande annonce, en général, la bande annonce est bien mais le fait de voir le film n'apporte rien de plus. Il s'agit là encore d'une publicité mensongère, tous les coups sont permis pour que le client soit appâté. Le truc c'est qu'avec un film, quand on a payé, même si le produit déçoit il n'y a rien à faire... Et ce principe, ils le connaissent et l'utilisent bien.

- Enfin, les produits dérivés : Notamment les jeux vidéos, prenez n'importe quel film et son jeu et vous aurez toujours la même chose derrière sous une forme différente : Des jeux brouillons, ajoutant de la violence là où il ne devrait pas y en avoir (Shrek, Looney Tunes... Jamais vu autant de violence dans ce genre de monde anodin), des jeux répétitifs et sans originalité, des jeux décevants qui seront quand même vendus car les papas/mamans étant hors du coup en ce qui concerne la nouvelle génération s'attachera à ce qu'elle connaît. Et au final, ils s'étonneront de voir autant de violence avec un Shrek ou un Bugs Bunny qui frappera à tout va et continueront à tenir le même discours que la télévision en disant que les jeux vidéos n'apportent rien de bon aux enfants (ce n'est pas comme si ils n'avaient aucun intérêt d'annoncer ça... Eh oui, la génération actuelle a adopté l'interactivité, la passivité devant l'écran est une chose révolue, c'est trop bête que vous n'ayez pas suivi le mouvement - quoique avec vos jeux par SMS qui dévalisent des personnes déjà pauvres à la base, aussi bien économiquement qu'au niveau de l'esprit ou bien la jeunesse... - Ce n'est pas une raison pour mentir à ce sujet continuellement, c'est Apple qui gère votre publicité ?). Les jeux vidéos vus par les majors et les licences sont exécrables et n'encouragent en rien la créativité ou l'originalit, encore une fois ils sont un frein à toute évolution, ils ne servent à rien d'autre qu'à vendre.

En bref, du snack, du brouillon, du tape à l'oeil et surtout du commerce qui rapporte des milliards (chiffre réel inconnu, l'annoncer serait se mettre en péril en ce qui concerne les revendications contre le piratage). Voilà ce qu'est devenu le cinéma en général. Je dis bien en général car il existe bien évidemment des exceptions... Exceptions qui mériteraient un meilleur sort financièrement parlant pour l'avancée du 7ème art.

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