24 août 2008

L.I.T.T. ERA E01 - Une vie à crédit

NDLA : Pour ce premier L.I.T.T. ERA, je me plonge dans une hyperbole de sentiments imaginés que j'ai voulu représenter par des mots, car, de la peur d'en arriver un jour à ce point s'est dégagé une certaine beauté littéraire. Ca ne reflète en aucun cas ce que j'éprouve ou ce que j'ai un jour éprouvé.

"C'est comme si chacun de nous naissait avec une dette envers l'univers... Un combat long et difficile tout au long de sa vie. Au fond, la vie possède un prix mais sait-on exactement ce qu'il en est?

Aujourd'hui, j'en ai marre de me battre, marre de devoir faire beaucoup plus d'efforts que d'autres pour obtenir quelque chose de décent... Pour devenir moi-même décent. Non, ce n'est pas à cause de tout ce qui passe à la télévision, de tous ces gens mis en avant en faisant miroiter leurs capacités, leur chance, pour m'enfoncer dans mon apparente médiocrité. Tous ces gens auxquels je me compare, ils sont autour de moi. Je suis en permanence le plus petit de quelqu'un d'autre.

Quand je leur parle de tous les efforts produits afin d'arriver à un bien faible résultat, ils me regardent bizarrement et ne savent que dire, car eux, ils ont fait dix fois moins que moi et s'en sont sorti de manière plus distinguée.

Je ne sais plus où j'en suis et d'où vient le problème :
- Soit je suis moins bien que les autres, moins apte à la survie et à la recherche du bonheur.
- Soit je ne me bats pas assez malgré le fait que j'ai vraiment l'impression d'en faire trop et d'atteindre mes limites sans rien recevoir en retour.
- Soit je reçois mais je ne sais pas ou plus profiter de ce que j'ai à cause des détails qui s'imposent comme un prix à payer de choses pour lesquelles la dette est déjà acquittée à mes yeux.

Il se pourrait qu'en moi un cocktail de ces trois choses entraîne cet état.

J'ai besoin d'un déclic, d'un signe, d'un évènement inattendu qui puisse me guider au delà de ce que je subis actuellement, qui puisse neutraliser le bilan de ma vie actuelle en lui imposant un nouveau départ. Ce n'est pas de vacances dont j'ai besoin, c'est d'une nouvelle vie.

Et plus les jours passent, moins je perçois la possibilité de ce déclic, mettre tous ses espoirs dans un miracle, ça va un temps... Et en attendant je continue de lutter, tout en devenant de plus en plus aigri car pour moi c'est comme ça que ça s'est passé et que c'est comme ça que ça se passe. La chance n'existe pas, on n'obtient rien pour rien.

Même le plus merveilleux des évènements s'estompe car après vient automatiquement la facture. Avec un peu de chance, je la reçois en une seule fois et j'ai le temps d'y faire face... Mais en général, et c'est bien pire, ça vient en plusieurs petits faits anodins qui ajoutés entre eux rendent ma vie ingérable. Le prix à payer. Il est le même pour tout le monde, que l'on soit heureux ou malheureux, pauvre ou riche... Quoique, tout à beau rester proportionnel, j'ai la vive impression aussi que le calcul de cette proportion dépend également de la lignée d'êtres vivants à laquelle on appartient. Mais pour certains, ce prix s'étend tout au long de l'existence comme un crédit avec ses intérêts et ce n'est plus les évènements en eux-même qui ont de l'importance, c'est le nombre de jours pendant lesquels on a pu s'estimer heureux et le nombre de jours où un malheur nous a occupé l'esprit.

Et au final, le bilan que je fais moi-même il est là, bien présent. Il a pris forme pendant des années et même si on sait qu'en un jour le résultat peut s'inverser, on n'y croit plus et on ne désire plus attendre ce lendemain tant attendu. On ne voit plus que la ligne tracée, trop droite à notre goût, exempte de bifurcation. On s'enlise dans une pensée sombre que l'on considère comme l'avenir irrémédiable et ensuite, la pente descendante devient le gouffre car au moins, au fond du gouffre, il n'y a plus besoin de lutter perpétuellement."

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