9 mars 2008

To nowhere

J'en avais marre de cette journée qui n'avait servi à rien et qui se prolongeait inutilement. Nous attendons le bus pour rentrer au milieu de tous ces étudiants qui ne me laissent même pas prendre une place assise sur les murets de la place, dans cet endroit inconnu et définitivement loin de tout. Un groupe de jeunes filles en vient même à me manquer de respect en m'insultant parce que je daigne poser mes fesses sur une partie du muret qui leur était dédié tous les jours.

C'est là que j'ai décidé, sans rien te dire au premier abord, de tester une de mes "capacités". J'y réfléchis, j'y réfléchis puis finalement je t'interpelle et t'annonce que ça ne peut plus durer et que je vais me téléporter, que je suis désolé mais que je ne sais plus rester.

Tu ne t'en étonnes pas, tu n'acquiesces pas. Après tout, pour moi aussi cela semble normal. Je prends ton silence pour un accord et ta façon de me regarder pour de la résignation. Tu m'aurais même contredit que je n'en aurais fait qu'à ma tête.

Et c'est là que tout commence à s'écrouler: la téléportation, nécessitant quelques modifications dans le mécanisme de la réalité du monde, ne se produit pas comme prévu. Je suis bien dans un autre endroit mais pas là où je voulais être, je ne suis pas très loin de toi.
Dans ce bâtiment gigantesque dont la fonction est indéfinie mais dont j'admire l'architecture et l'espace, je me promène et les gens qui font de même ne me voient pas. L'angoisse monte en moi, je suis mon instinct et mon sens de l'orientation pour revenir vers toi. J'entends finalement les voix de l'extérieur ainsi que la tienne mais je ne peux me décider à sortir car j'ai honte de ne pas avoir pu me téléporter là où je voulais.

Je continue donc à me balader dans le bâtiment, à voir quelques personnes qui vont et viennent sans me voir ni me sentir et l'angoisse devient le seul sentiment m'envahissant. Je me suis désynchronisé de la réalité.

Je décide de trouver une issue à ce problème, il est inconcevable de réutiliser la téléportation dans cet état. Je commence à crier et à courir partout mais personne ne m'entend. Je reviens à la porte qui mène à la sortie et je ne peux même pas tenter de l'ouvrir. Je n'entends que les voix derrière mais je suis prisonnier et impuissant. Je décide de prendre les choses avec calme et de retourner sur mes pas. Je dois trouver une issue pour sortir de ce bâtiment.

Je trouve à même le sol du bâtiment une fleur rouge en bouton, je décide de la ramasser pour te l'offrir quand je serai sorti d'ici et éventuellement me faire pardonner de cette regrettable erreur. J'ai fais le tour du bâtiment à plusieurs reprises sans trouver d'issue, mon espoir de te revoir s'amoindrit.
J'ai ouvert une porte que je ne devais pas ouvrir et ma sentence a été prononcée.

Dans un dernier relent d'espoir je reviens vers la porte derrière laquelle tu te situes, sur le chemin, une fleur bleue en bouton mais toujours plantée dans un pot rempli de terre se présente à moi. Elle est encore plus belle et a plus de valeur à mes yeux. Je la cueille afin de pouvoir t'offrir les deux si j'arrive à sortir de ce bâtiment.
Quelques pas plus loin, les pétales de cette fleur se séparent et je me retrouve avec ces pétales éparpillées dans la main, je tente de les conserver soigneusement malgré ce problème et j'avance de plus en plus vers la porte mais mon espoir est aussi détruit que cette fleur, la réalité s'impose à moi, je ne te reverrai plus jamais.
Dans cette réalité parallèle, la seule chose qui ait désormais de l'importance est de savoir si tu me connais et si tu sais ce qui m'est arrivé. Je pense très fort en moi-même :
"Je suis capable de t'entendre, éclate en sanglots et crie si tu es consciente de ce qui s'est passé avec moi".

A ce moment, je t'entends derrière la porte pleurer et crier à cause de ma disparition. Mon seul lien avec ce monde est donc toujours présent. Cela signifie donc que je n'ai plus besoin de rester ici, le monde s'éteint... Je cesse d'exister.

NDLA : Les rêves sont parfois très intéressants et empreints de sensations uniques. Il y a énormément de rêves qui ne m'ont pas laissés indifférent dans le courant de ma vie et ils portent toujours en eux des messages tellement profonds que moi seul peux les comprendre. Ce rêve (que j'ai fais il y a deux jours) ne représentera pas du tout la même chose pour vous, le plus important étant les sensations uniques procurées et surtout le sentiment final qui m'a marqué. Un récit tellement intéressant que je ne pouvais le laisser sous silence. Il vous semblera peut-être confus mais dans mon monde de rêve, certaines choses deviennent habituelles et à défaut de les comprendre, j'arrive à les accepter.

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